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Mon Journal de Lisbonne
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19 avril 2014

week end de Pâques

Hier, j’avais bien entendu : le côté sœur sourire et les vagues hosannas ne pouvaient pas tromper, sur la place Figueiras — la place centrale où je vais tous les matins lire mon journal dans un petit café —, un groupe de « born again », « associacão remar portuguesa », a monté une estrade et une petite centaine d’adeptes chantaient et dansaient sous les yeux amusés des touristes et, je crois, même de la plupart des portugais. Ils ditribuaient des tracts  appelant les drogués, les alcooliques, les sans-abri à les rejoindre. Le succès n’était pas criant. Leur petit nombre était compensé par la puissance de la sono.

C’est donc la semaine sainte, c’est un événement auquel, spontanément je ne pense pas, mais le vendredi saint, ici est férié, il y a donc un long week-end qui a pour résultat que la foule des touristes est considérable, du moins dans le centre ville. Je n’y aurais pas pensé parce que, en France, à l’approche de Pâques, on voit partout des œufs en chocolat. Ici, pas du tout, aucun œuf ni en chocolat ni autrement. Par contre des processions. Il y avait longtemps que je n’en avais pas vu. Assez importantes. Prêtres en tête elles vont d’une église à l’autre en chantant mais avec beaucoup moins de solennité que ce que j’ai connu dans mon enfance ou en Espagne, en tête du cortègle une simple croix de bois noire et les prêtres sont en costume, non en habits sacerdotaux. L’église n’étale plus ni ses richesses ni sa puissance. Dans les églises il y a plein de messes avec, parfois, des haut parleurs qui les transmettent dans la rue comme à San José dos Carpenteiros (des menuisiers) où je n’ai pas pu m’empêcher d’entrer car elle était chantée par une jeune femme avec une belle voix veloutée de soprano. La religion a parfois du bon. Elle a d’ailleurs fait produire pas mal de chefs-d’œuvre. Ce qui n’excuse pas tout.

Depuis bientôt trois semaines que je suis là, j’élargis mes cercles de marche et je me trouve de plus en plus dans le Lisbonne « moderne », celui où vivent la plupart des portugais. Il faut bien reconnaître que ce n’est pas celui qui me plaît le plus. En fait, et c’est assez classique, les touristes — ce que je suis — aiment les quartiers anciens, pauvres, vieux, un peu déglingués, un peu sales, où ne vivent que ceux qui ne peuvent faire autrement car même s’il y a beaucoup de réhabilitations, le travail à faire est immense. Dans ma rue notamment on dirait que n’habitent que des femmes modestes entre cinquante et soixante dix ans et des touristes car, de plus en plus, je constate que beaucoup d’appartements, comme celui que j’occupe, sont retapés et loués pour des périodes courtes à des étrangers. Ça parle toutes les langues d’Europe…

En ce week-end où la charité chrétienne devrait être active, je n’ai pas vu d’arnaqueurs, ils sont peut-être partis en week-end eux aussi. Par contre des mendiants, assez nombreux dans le centre, mais pas plus qu’à Paris et une remarque : si vous voulez faire la manche, procurez-vous un chien de poche. Le nombre de passants qui sont attendris par ces chiens, les caressent, les photographient et, du coup, donnent une pièce est impressionant. Les mendiants sans chien ne méritent pas un regard, mais les mendiants avec chien… Il suffirait sans doute de laisser les chiens mendier seuls pour que ça soit encore plus rentable.

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